Semaine des femmes de génie – Du 7 au 13 décembre

Qu’est-ce que la Semaine des femmes de Génie ?

Du 7 au 13 décembre 2020 aura lieu la première édition de la Semaine des Femmes de Génie. Lancé par le Courant Constructif, cet évènement vise à faire connaître les femmes de génie qui ont marqué l’histoire, en leur donnant de la visibilité pendant une semaine sur les réseaux sociaux. L’évènement sera renouvelé chaque année pour mettre à l’honneur les femmes dans la société.

Le hashtag #LesFemmesOntDuGénie, lancé à cette occasion, permettra de centraliser les posts de tous horizons. Ce sera ainsi l’occasion de faire découvrir la grandeur des femmes dans ce qu’elles ont pu apporter à l’humanité au cours de son évolution.

La culture dominante met souvent à l’honneur les  grands hommes qui ont marqué l’histoire. Mais il existe aussi une multitude de grandes femmes qui sont souvent moins valorisées, moins connues, moins célébrées. Cette semaine sera l’occasion de les rendre visibles et de les faire connaître.

Nous aurons l’occasion, au cours de ces 7 jours, de faire connaître différents types de femmes de génie : des inventeuses, des artistes, des scientifiques, des philanthropes, des intellectuelles, des leaders politiques et spirituelles, des entrepreneuses… Le génie de l’humanité s’exprime dans tous les secteurs. Il traverse la frontière des genres, comme celle des âges, des couleurs et des classes. Aussi mettrons-nous en avant des femmes de génie de toute nationalité, de tout groupe ethnique, de tout âge, de toute orientation sexuelle, religion ou niveau social

De plus, nous ne nous contenterons pas de parler des seules femmes du passé mais porterons également notre attention sur les génies vivantes d’aujourd’hui. Le monde actuel est rempli de femmes géniales souvent méconnues, qui mériteraient d’être valorisées.  

Les personnages féminins de fiction pourront aussi être envisagés, dans la mesure où ils peuvent constituer d’excellents modèles identificatoires pour les jeunes femmes.

En somme, chacun sera libre de mettre en avant les personnalités féminines de son choix, selon ses affinités et inspirations.

 

Comment participer ?

Pour participer à la Semaine des femmes de génie, il suffit de créer un post sur un réseau social présentant une femme qui vous inspire particulièrement. Vous pourrez, selon vos préférences, partager un texte, une image, une vidéo, un podcast, une citation, une création personnelle… À chacun de s’exprimer selon la forme qui lui convient. On accompagnera enfin ce post du hashtag #LesFemmesOntDuGénie, pour être visible dans le fil d’actualité de l’évènement.

Il vous sera aussi possible, sur Facebook, de modifier votre photo de profil pour y intégrer le décor #LesFemmesOntDuGénie, afin d’afficher publiquement votre participation à l’évènement et de le faire découvrir à vos amis (plus d’infos ici).

 

Qui peut participer ?

La Semaine des femmes de génie est ouverte à tous : femmes et hommes, simples citoyens, personnalités, influenceurs, collectifs féministes, associations, artistes, scientifiques, entrepreneurs, ONG, pages et groupes Facebook… Il suffit d’avoir envie de faire découvrir aux autres une femme de génie et d’ajouter le hashtag #LesFemmesOntDuGénie à votre partage.

L’équipe organisatrice de l’évènement est essentiellement composée des femmes du Courant Constructif et de quelques hommes féministes membres de notre association. Nous restons disponibles envers les personnes qui souhaiteraient nous contacter pour en apprendre plus sur cet évènement et y participer.

 

Pourquoi cette date ?

La date du 7 au 13 décembre n’a pas été choisie par hasard. Cette semaine rassemble en effet deux anniversaires symboliques, celui d’Ada Lovelace, l’inventeuse du premier programme informatique, pour le côté scientifique, et celui de Camille Claudel, sculptrice et peintre, pour le côté artistique. Ces deux femmes cristallisent à elles seules toutes les problématiques de la femme de génie.

La première, Ada, a longtemps hésité entre son devoir conjugal auprès de son époux William King, comte de Lovelace, et sa vie de génie aux côtés du grand mathématicien Charles Babbage, à une époque où il était mal vu pour une femme de faire de la science. Après avoir donné à son époux trois enfants, elle commence enfin à travailler avec Babbage et entame la traduction d’un article en français sur la machine analytique. Encouragée par Babbage, elle s’autorise à ajouter ses propres annotations à l’article et c’est dans le cadre de ces annotations qu’elle conçoit, en annexe, le premier programme informatique de l’histoire. Nous sommes en 1843. Ada a 100 ans d’avance.

Mais ses travaux tomberont ensuite dans l’oubli et il faudra attendre un siècle pour qu’avec l’avènement de l’informatique, on redécouvre son travail. Ada Lovelace concentre ainsi à elle seule plusieurs problématiques de la femme de génie : la difficulté d’être une femme créatrice dans une société patriarcale, l’hésitation entre la vie de mère au foyer et la vie de génie, et enfin le fait d’avoir été oubliée par l’histoire.

Camille Claudel nous montre quant à elle le parcours d’une femme qui a fermement décidé d’investir la position de sujet créateur plutôt que de se contenter d’être l’objet d’un créateur masculin. Elle passe tour à tour par le rôle de modèle, d’amante et d’élève de Rodin, jusqu’à devenir son égale, au risque d’être parfois sa rivale. Puis elle finit par autonomiser son art vis-à-vis de l’influence du maître pour laisser éclore un style personnel. Mais l’échec sentimental de son amour avec Rodin sera pour elle le début d’une descente aux enfers qui la conduira à la misère et la paranoïa, jusqu’à ce que son frère, Paul Claudel, entreprenne avec sa famille de la faire interner. Le 25 février 1917, elle écrira au docteur Michaux : « On me reproche (ô crime épouvantable) d’avoir vécu toute seule, de passer ma vie avec des chats, d’avoir la manie de la persécution ! C’est sur la foi de ces accusations que je suis incarcérée depuis cinq ans et demi comme une criminelle, privée de liberté, privée de nourriture, de feu, et des plus élémentaires commodités. »  En vain, Camille finira sa vie à l’asile où elle mourra de malnutrition en 1943, rejoignant ainsi le cortège d’artistes et de marginaux qui se sont vu interner par une société qu’ils gênaient.

Ces deux histoires nous enseignent la difficulté historique qu’ont eu les femmes à manifester leur génie et à exister dans la plénitude de leur force créatrice au sein des sociétés patriarcales. Seul leur courage et leur force de caractère ont permis à Camille et Ada de braver les interdits de leur temps pour devenir celles qu’elles voulaient être. Malgré leur fin terrible, leur histoire est celle d’une victoire, la victoire de deux femmes contre la tendance du patriarcat à étouffer la puissance créatrice féminine, tant au niveau de son expression qu’au niveau de sa valorisation. Ada et Camille ont toutes deux été victimes de cette pathologie de la valorisation qui consiste à survaloriser les hommes au détriment des femmes. L’oubli dans lequel elles ont pu tomber nous renvoie à la nécessité d’accorder aux femmes des temps de valorisations spécifiques pour rééquilibrer le système de valorisation dominant.

Enfin, ces deux femmes nous invitent aujourd’hui à construire un monde dans lequel le genre de tragédie qu’elles ont eu à subir ne pourra plus se reproduire. Un monde dans lequel l’expression du génie de chacun pourra se déployer librement. Un monde où hommes et femmes pourront contribuer côte à côte à la grandeur de l’humanité.

 

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