Les médias s’enflamment à la publication du rapport de l’ONG Oxfam qui annonce que le 1% de la population mondiale détient 99% de la richesse mondiale.
… Et c’est vrai, MAIS il y a un élément modérateur…
La richesse est une notion
Tout comme la pauvreté… Cette brave Dame dans mon article sur la pauvrété, qui pleurait à chaudes larmes à la TV qu’elle était dans la misère après avoir quitté son mari, contrainte à aller aux Restos du Coeur pour s’approvisionner, eh bien, techniquement, elle n’est pas loin d’en faire partie de ce 1%, ou peut-être du 5%, peu importe !
En réalité, la « richesse » n’est pas encore véritablement arrivée partout, tout simplement parce qu’il y a encore 40 ans, pour les dernières tribus africaines, cette richesse n’existait tout simplement pas. Il y avait la richesse des blancs et la leur, qui ne se complètent pas.
Ce calcul de 1% qui détient 99% de la richesse mondiale est juste faux, parce qu’il prend en considération toute la population mondiale. Mais les tribus qui vivent dans la jungle amazonienne ne font pas partie de la « population mondiale » au sens capitalistique du terme. Pour elles, elles ne bénéficient pas de la richesse des blancs, mais les blancs ne bénéficient pas de la leur.
Ce calcul de 1% est donc une vision purement capitalistique de la notion de richesse qui induit que l’on convoite d’être aussi riche que l’homme blanc de ce qui fait sa richesse.
Les chinois font partie du jeu, comme tous les BRICS, de plus en plus d’africains en font partie, de même pour les sudaméricains.
Mais les tribus qui vivent dans la jungle amazonnienne ou les pygmées du bush africain, ce n’est pas le cas. Ils sont progressivement soumis à la nécessité de posséder quelque chose de l’extérieur pour interagir avec lui, mais en réalité le partage de NOTRE richesse est pour eux une contrainte.
Sales riches
1% de la population mondiale détient 99% de la richesse mondiale, très bien, mais QUI SONT CE 1%?
Eh bien, il existe un site pour nous le dire, mais oui. Le comparateur de richesse vous dit où vous vous situez dans cette proportion de la richesse mondiale…
C’est simple, vous mettez votre revenu net, vous choisissez votre pays (et donc votre monnaie) et ça vous dit où vous vous situez. Et vous verrez que les chiffres ne sont pas aussi considérables que vous vous l’imaginiez. On s’imagine ce 1% comme quelques potentats assis sur une montagne d’argent… et en fait, pas du tout ! Votre ami et voisin patron d’une PME qui marche ou agent immobilier à succès ou encore chirurgien peut tout-à-fait en faire partie.
Le fait que 1% de la population mondiale détient 99% de la richesse mondiale ne relève donc pas de l’inégalité, mais du fait que la grosse part non-occidentale de ce 99% de la population mondiale n’a pas encore crée la richesse qui lui revient.
C’est une question de développement économique et l’immense majorité de ce 99% se trouve dans des économies que l’ont dit « émergentes » et si elles sont émergentes, c’est qu’elles commencent seulement à créer la richesse.
En réalité, le monde est de moins en moins inégalitaire. En 1950, la France était l’un des dix pays industrialisés, qui produisait de l’électroménager ou des voitures. A l’époque, on peut dire que la totalité de la richesse mondiale était entre les mains de ces dix pays et le reste du monde… rien.
Que faut-il faire?
Eh bien, c’est simple à comprendre : il faut continuer à permettre le développement économique des pays émergents. Ce n’est pas tant la répartition de la richesse le problème, mais que tout le monde n’y a pas accès. D’ailleurs, en imaginant que l’on confisque la fortune de ce 1% et qu’on la répartisse sur tout le monde, ça représente quoi, 1000$ par personne ? Pas 1000$ par mois ou même par an, non, 1000$ une fois et après tout le monde est pauvre.
Le développement économique, ce n’est pas seulement de donner 1000$ à tout le monde, c’est aussi de lui apprendre que faire avec. Le développement économique, c’est tout d’abord d’apprendre à lire, écrire et compter. Puis parvenir à financer les formations les plus simples pour sa population, puis des formations plus complexes, puis atteindre un niveau favorable à la R&D…
C’est pour cela que les économies avancées délocalisent. La France a délocalisé sa production de slips dans une économie qui n’était pas capable de produire autre chose. En lui achetant les slips dont elle lui a confié la fabrication, elle a enrichi la population locale, lui permettant de financer son développement économique.
De son côté, comme cette production délocalisée est moins chère, elle a augmenté le pouvoir d’achat des français, qui ont ainsi pu acheter plus de choses et donc délocaliser d’autres productions qui sont allées enrichir d’autres populations émergentes.
La production délocalisée de slips s’est faite à l’époque en Pologne, qui est aujourd’hui un pays de l’Union européenne et donc à chaque slip français de Pologne que nous achetons, non seulement nous augmentons notre marché chez nos amis polonais, mais nous en percevons les retombées via l’UE.
Grâce à l’enrichissement de ces populations, la France a étendu son marché. Alors qu’en 1950 60% des clients de Renault étaient français, aujourd’hui, c’est à peine plus de 20%. L’Europe représente 47% du chiffre d’affaires de Renault, ce qui signifie que Renault fait 63% de son chiffre d’affaires ailleurs qu’en Europe.
Qu’un bangladais ou un hindou s’achète une Renault, c’est un signe d’enrichissement. En 1950, il était riche s’il possédait un fauteuil pour le grand-père ou un vélo (et je caricature à peine, en Chine, en 1980, était considérée comme favorisée une famille qui possédait une cuisine pour trois familles. Si elle avait la TV elle était considérée comme faisant partie de la classe supérieure, 1980, c’était il y a 35 ans).
Alors, qui sont ce 1% ?
Non, les multinationales ne sont pas détenues par le 1%, mais par le 0.00001%.
Le 1%, c’est l’ensemble de la population à partir du 7ème décile dans le monde entier.
En France, environ 6% de la population fait partie de ce 1% qui concentre 99% de la richesse mondiale.
De répartir la richesse n’est pas une solution
Le meme rapport indique que 62 personnes sur le monde possèdent autant que la moitié de la population mondiale.
Courrier International relève que de partager cette richesse ne ferait que donner 475$/personne. On ne peut pas dire que ça changerait la face du monde qui ne ferait qu’avoir 62 pauvres de plus.
Non, la solution, c’est bien de permettre à ceux qui n’ont pas de richesse et souhaitent bénéficier des avantages du capitalisme de la créer, de les intégrer dans la communauté mondiale en les accompagnant. Il faut savoir, que l’Occident concentre 90% des investissements, alors que 90% des opportunités financières se trouvent dans le reste du monde.
PS : un excellent article, publié un jour après le mien (si si, j’y tiens… il pose la même question que le mien) entre plus en détails dans cette réalité de l’inégalité, sans pour autant la nier, bien évidemment.