Une politique occidentale néocolonialiste sur l’Afrique désavantageuse aussi bien pour les africains que pour les occidentaux

Depuis de nombreuses années, le continent africain a toujours suscité la convoitise auprès de nombreuses civilisations, notamment auprès de l’occident. Occident qui dans un premier temps a acheté de la main d’œuvre pour la faire travailler dans les exploitations agricoles du nouveau monde dès le XVIème siècle, dans le cadre du fameux commerce triangulaire. Si cette traite d’esclave a su apporter de conséquents revenus, ce n’était qu’entreprise artisanale. Dès le milieu du XIXème siècle, dans le cadre de la colonisation, l’Occident a vu plus grand. Il ne s’agissait plus seulement d’acheter des familles pour en faire des esclaves, mais bien de s’approprier des territoires pour y exploiter les nombreuses ressources naturelles du continent africain.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les puissances occidentales perdent peu à peu leurs empires coloniaux. C’est le cas en Afrique, où la France disposait de territoire dans le Sahara jusqu’aux frontières de l’actuelle République Démocratique du Congo. Sauf que malgré la décolonisation amorcée fin des années 1950, la France, comme de nombreux autres pays occidentaux qui disposaient d’un empire colonial en Afrique, continuent de garder une emprise sur de nombreux pays du continent. Que ce soit par la déstabilisation politique dans le but d’amener au pouvoir un dirigeant acquis à la cause de l’Occident, ou encore en y contrôlant la monnaie par la frappe du Franc CFA par la France. Nous verrons que cette politique menée par l’Occident au détriment de l’Afrique et des Africains est également en lien avec le refus des pays développés d’évoluer vers la fin du travail.

L’Afrique, un continent convoité depuis l’Antiquité pour ses multiples ressources

L’Afrique a depuis longtemps été une terre convoitée par de nombreuses civilisations pour ses richesses, ce depuis l’Antiquité. C’est pour cette raison que les phéniciens, les grecs ou encore les romains y avaient conquis de nombreux territoire dans la partie nord du continent, du Maroc jusqu’à l’Égypte. L’intérêt étant non seulement de disposer de nombreuses terres cultivables pour nourrir les populations des empires cités précédemment, mais aussi de pouvoir échanger certains produits, notamment des poteries ou encore des esclaves.

Avec les campagnes d’explorations du continent débutant au XVème siècle et suite à la découverte de l’Amérique en 1492, l’Occident a de nouveau des vues sur le continent africain. Avec la nécessité de disposer d’une main d’œuvre abondante pour la culture de la canne à sucre, du Thé ou encore du café dans les colonies des Caraïbes, en Amérique du Sud et du Nord, la traite négrière s’est intensifiée dès le XVIème siècle dans le cadre d’un commerce dit « triangulaire ». Autrement dit, les occidentaux achetaient, en échange d’objets sans valeur, des familles entières en Afrique pour les envoyer vers les colonies d’Amérique. Ce pour servir de main d’œuvre pour travailler dans les nombreuses exploitations agricoles tenues par des colons occidentaux. La production issue de ces mêmes exploitations était ensuite commercialisée en Europe. Avec la demande de plus en plus croissante de produits en provenance d’Amérique de la part des pays occidentaux, le besoin de main d’œuvre pour accroître le rendement des exploitations agricoles des colonies augmente. Ce qui fait que la demande en esclave augmente également. Le commerce triangulaire a donc fait de la traite négrière une source de très gros profits pour les armateurs.

 

Le colonialisme comme fer de lance pour s’approprier les ressources de l’Afrique

Dès le milieu du XIXème siècle, l’Occident a vu plus grand. Si la traite négrière a procuré de conséquents revenus durant les siècles précédents, ce n’était qu’entreprise artisanale. Avec la révolution industrielle et l’abolition progressive de l’esclavage dans les pays européens, il a été question de se tourner vers de nouvelles ressources. La capacité de production des nouvelles machines à vapeur fera qu’il faudra de nombreuses matières premières pour produire en grande quantité les matériaux qui ont permis de construire les nombreuses machines qui elles-mêmes ont permis le développement des pays occidentaux. C’est dans ce contexte que naît le colonialisme. L’Occident s’implante durablement en Afrique, par la conquête de territoires, pour avoir accès aux nombreuses ressources naturelles dont dispose le continent, que ce soit pour le fer, le caoutchouc, le bois, les pierres précieuses, le pétrole et bien d’autres ressources encore. Cette colonisation se fait au détriment des populations locales qui en plus de ne plus disposer de leur propre pays, ne disposent d’aucuns droits vis-à-vis des colons et sont discriminés par le régime de l’indigénat. Quelque soit la richesse crée sur le continent, tout revient aux métropoles colonisatrices. Si des entreprises minières s’implantent, ce sont les métropoles qui amassent le montant des taxes sur les bénéfices ainsi les droits d’exploitations des différentes concessions pour exploiter des ressources. Ce sont également les colons blancs qui jouissent des salaires et des infrastructures spécialement crées pour leur assurer un confort de vie suffisant. Les populations locales se voient réduites à l’état de quasi esclavage et sont sévèrement réprimées en cas de révolte contre les colons.

Ce colonialisme est grandement légitimé en Occident au nom de la théorie de la supériorité de la race blanche sur toutes les autres races sur Terre. C’est ce qui était enseignée dans les écoles en France jusqu’au certificat d’étude, ce jusqu’en 1951. En effet, selon les dires des théories racialistes, la race blanche, considérée comme étant la plus parfaite de toutes les races, se devait de répandre la civilisation aux indigènes. Cela correspond du moins aux dires d’un certain Jules Ferry, le fondateur de l’École de la République (« Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ». Jules Ferry, Discours devant la Chambre des députés, 28 juillet 1885.). Tout cela alors que l’Afrique, bien avant l’arrivée des occidentaux, comportait déjà de nombreuses civilisations, biens plus avancées que ce que la propagande colonialiste laissait entendre. Ce n’est que lorsque les pays occidentaux ont commencé l’esclavage au XVème siècle, que ces civilisations s’en sont retrouvées chamboulées, et c’est avec le colonialisme du XIXème siècle que l’occident en sonne définitivement le glas.

 

Des populations colonisées excédées mènent à la décolonisation progressive de l’Afrique

Dès le début du XXème siècle, de nombreux mouvements de révolte éclatent dans les différentes colonies occidentales. Mais elles sont sévèrement réprimées par l’armée de leurs métropoles respectives. Ce qui n’a pas empêché l’émergence de la pensée anticolonialiste, aussi bien dans les colonies que dans les pays occidentaux.

Après avoir participé activement à la Première Guerre Mondiale et à la reconstruction, les efforts des peuples colonisés n’étaient toujours pas reconnus à leur juste valeur. Les nombreux tirailleurs sénégalais ou algériens sont renvoyés dans les colonies, sans autres considérations, malgré leur participation dans l’effort de guerre et de reconstruction à la suite du conflit. C’est dans ce contexte que durant l’Entre deux Guerre, le sentiment anticolonialiste s’est amplifié encore d’avantage, avec l’émergence de nombreuses leaders indépendantistes, qui trouvent de plus en plus d’individus pour les suivre dans la défense de leur cause. Les révoltes dans les colonies devenaient de plus en plus fréquentes et de plus en plus sanglantes car de plus en plus réprimées dans la violence. Ce qui a contribué à renforcer d’avantage le sentiment anticolonialiste des populations colonisées.

Ce n’est qu’au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale que les métropole occidentales, exsangues par six années de guerre, renoncent progressivement à leurs empires coloniaux. N’ayant plus les moyens de venir à bout des nombreux mouvements de révolte, certains pays occidentaux négocient l’indépendance avec leurs anciennes colonies, comme ce fut le cas du Royaume-Uni vis-à-vis de l’Empire des Indes. Même si toutefois certaines métropoles, notamment la France, continuent à faire de la résistance en Indochine, qui gagnera son indépendance en 1954 au prix d’une guerre sanglante. Pour ce qui est de l’Afrique, la plupart des anciennes colonies obtiennent elles aussi leur indépendance suite à des négociations avec leur ancienne métropole. Cependant, il s’avère que les termes des accords négociés n’ont pas garanti pas une totale indépendance des nouveaux pays africains. L’Occident a poursuivi sa politique colonialiste sous une autre forme, qui n’avantage guère les populations africaines, qui peinent à combler leur retard de développement en raison des affres des anciennes politiques colonialistes.

 

Un néocolonialisme a succédé à la décolonisation dans les anciennes colonies occidentales

Malgré la décolonisation amorcée à la fin des années 1950 dans la majorité des colonies d’Afrique, l’influence colonialiste reste toujours présente.

En effet, il suffit de voir comment les différents territoires ont été découpés, pour mettre ensembles des ethnies qui ne s’entendaient pas depuis des siècles. Ce qui n’a pas manqué d’être un facteur déclencheur de guerres civiles en tout genre. Les pays de l’ancienne Afrique Occidentale Françaises sont soumis au joug du Franc CFA, qui n’a de cesse d’accentuer la misère de la population. Dans des pays comme le Zimbabwe, ou encore l’Afrique du Sud, pour ne citer qu’eux, la grande majorité des terres appartiennent à des blancs (plus de 95% au Zimbabwe et plus de 70% en Afrique du Sud). Et le comble, c’est l’attaque de la Libye de Kadhafi, qui n’est aujourd’hui plus que cendre et ou la population doit subir la misère et la guerre civile, dans un pays jadis stable, riche et démocratique, selon les dires de l’Organisation des Nation Unies.

Bref, dans le souci de se procurer des matières premières à bas coût, l’Occident conserve une certaine mainmise sur le continent africain. Elle met des dictateurs au pouvoir suite à une guerre et qui lui obéissent au doigt et à l’œil, tout en fermant les yeux sur l’esclavage des travailleurs (notamment des enfants), et ce afin de payer le moins cher possible les différentes ressources du continent africain. Ce, dans le souci de non seulement produire le moins cher possible pour proposer aux consommateurs occidentaux des produits bon marché, mais en plus permettre à des entreprises occidentales de produire le plus de richesse possible en leur offrant de juteux contrats, comme c’est le cas pour l’entreprise française Bolloré. Or, ces mêmes multinationales paient leurs impôts à leur siège situé dans leur pays d’origine. Autrement dit, les bénéfices engrangés par ces entreprises sont toujours encaissés par l’Occident, au détriment du pays africain où elles exercent la plupart de leurs activités.

 

Une politique pour l’emploi qui n’est pas étrangère à la poursuite du néocolonialisme en Afrique

Si une telle politique néocolonialiste est appliquée en Afrique, c’est pour continuer à se procurer à bas coût les matières premières dont regorge l’Afrique. Comme la politique pour l’emploi ne permet pas d’augmenter de manière considérable les salaires, il faut continuer à proposer une production bon marché pour les occidentaux. C’est pour cela que les prix des matières premières sont tirés vers le bas, avec la collaboration des différents dictateurs africains, mis en place par l’Occident.

Sauf qu’une telle politique se fait au détriment des populations africaines. Les matières premières étant proposées à des prix bas, les entreprises locales ne peuvent pas se développer et donc sortir les populations de la misère en proposant des emplois rémunérés à des niveaux élevés de salaire. N’ayant pas les moyens de se développer, les salariés sont très souvent réduits à l’esclavage, notamment les enfants.

L’intérêt de mettre en place des dictateurs étant de conserver les intérêts des pays occidentaux, tout en opprimant les populations africaines, de sorte qu’elles ne se rebellent pas contre le pouvoir mis en place. De plus, ce même dictateur, en échange de cadeaux attribués à sa personne, s’engage à fermer les yeux sur les pratiques des entreprises locales qui emploient des esclaves, dans le but de fournir une production à destination de l’Occident, à des prix tirés vers le bas.

 

Une solution gagnant-gagnant pour non seulement développer l’Afrique, mais aussi l’occident

Mais voilà, cette politique provoquant un appauvrissement des africains n’est pas si bénéfique que cela pour l’Occident non plus. En effet, elle perd un important marché pour exporter sa production à forte valeur ajoutée. Pour ne rien arranger, cet étouffement des africains provoque une défiance envers les occidentaux qui les poussent à se joindre aux BRICS, notamment les chinois, qui eux, mettent sur pied des lignes de chemin de fer, des usines de textiles, des hôpitaux ou encore des écoles, notamment en Éthiopie. Le tout, sans la visées impérialistes des pays occidentaux sur le continent. De ce fait, les pays occidentaux risquent non seulement de perdre un marché immense, mais aussi des alliés de poids sur la scène internationale, en raison de la taille du marché et des ressources naturelles dont disposent les africains.

La seule chose à faire, c’est qu’au lieu de fomenter des rébellions et des guerres civiles pour mettre des dictateurs, acquis à la solde de l’Occident, en place, il faudrait encourager les entreprises européennes à investir dans des entreprises africaines afin de développer leurs outils de production de richesse. Ce qui permettra délocaliser la production à faible valeur ajoutée des occidentaux en Afrique. Ce qui est tout à fait envisageable avec les savoirs faire et les nouvelles industries africaines émergentes, notamment dans des secteurs comme l’automobile, l’aérospatial et même la robotique. Ces délocalisations leur permettront ainsi de créer de la richesse sur leur sol.  Ainsi, le pouvoir d’achat des occidentaux pourrait augmenter en mettant à leur disposition une production meilleure marché, issue de pays émergents. Ce qui permettra aux pays développés de se concentrer les nouvelles industries à forte valeur ajoutée. Par ces délocalisations, les africains disposeront de nombreuses industries sur leur sol. À l’instar de ce qui s’est fait lors de la Révolution Industrielle en Occident, les paysans frustres, incultes et affamés pourront occuper les emplois salariés nouvellement proposés et ainsi acquérir un pouvoir d’achat en touchant salaire et avantages sociaux. Ce qui conduira à l’émergence d’une société de consommation qui fera que non seulement les africains pourront disposer des biens et des services dont ils ont besoin pour s’assurer de vivre convenablement, mais en plus, cela induira une hausse de la création de richesse, sur laquelle les différents États pourront prélever des taxes et des impôts pour financer de quoi leur permettre d’assurer leurs compétences régaliennes, ainsi que les services publics à destination de la population. Bref, ces délocalisations contribueront à fortement développer et enrichir l’Afrique.

Ce qui permettra à l’Occident d’agrandir considérablement l’étendue de son marché puisque les africains disposeront des moyens d’être son client pour acquérir ce qu’ils ne savent pas encore produire eux-mêmes. Ce qui permettra l’accroissement de sa capacité de création de richesse par la hausse des exportations vers l’Afrique.

 

Il faut adapter la société à la fin du travail pour compenser les futures délocalisations vers l’Afrique

S’il s’agit de délocaliser les vieilles industries occidentales, notamment vers l’Afrique pour contribuer à son développement, il restera un obstacle à surmonter. Cet obstacle est le chômage qui va induire ces mêmes délocalisations. Si la société offre une alternative pour les chômeurs, ce afin qu’ils gagnent leur vie autrement que par le travail, les délocalisations ne seront pas un problème. En effet, en choisissant de produire les produits de base chez les émergents, dont les pays d’Afrique font partis, non seulement l’Occident se débarrasse de ses vieilles industries obsolètes, mais en plus, elle contribue à enrichir les émergents en leur permettant d’avoir une industrie et un marché pour écouler leur production. Ce qui au passage accroît également la taille du marché pour l’Occident, qui pourra alors se concentrer sur des secteurs à bien plus forte valeur ajoutée, biens plus vecteurs de richesse.

Seulement, il est vrai que les nouvelles industries reposant sur les nouvelles technologies ne créeront pas autant d’emploi que les anciennes. C’est par ailleurs pour cette raison que la politique de subventionnement systématique des entreprises est appliquée. Ce afin que les vieilles industries pourvoyeuses d’emploi restent et maintiennent ces mêmes emplois.

Cela dit, ce n’est pas un mal. Comme mentionné précédemment, le problème n’est pas que les individus n’aient plus de travail. De toute façon, rien qu’avec l’automatisation de la production, il n’y aura plus de travail pour tous. La solution, c’est d’amorcer la Transition Sociétale en acceptant la fin du travail et ainsi adapter la société en conséquence.

Il est désormais possible pour les entreprises de se passer des individus pour produire les biens et les services. Mais c’est justement dans ce contexte qu’il faut saisir l’occasion non seulement de libérer les individus de l’obligation de travailler pour gagner leur vie, mais en plus de faire émerger une nouvelle économie collaborative qui sera bien plus vectrice de création de richesse et plus écologique que cette absurde politique pour l’emploi.

Bref, la seule chose à faire pour aider l’Afrique dans son développement, c’est l’investissement dans des entreprises privés locales, et non l’impérialisme, qui en plus d’appauvrir encore le continent, pourrait bien nous faire perdre des alliés de taille, à force de vouloir les dépouiller. Tout cela pour un seul objectif : le maintien des emplois en occidents.

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