Le concept même de taxer les robots est absurde, tout simplement parce que l’automatisation de la société ne signifie pas que les robots vont remplacer l’Homme, mais que la notion de travail va évoluer.
Il ne faut pas imaginer qu’on enlève un, deux, trois, salariés dans une usine et qu’on met un robot à leur place. Ca, c’était dans les années 80. Non, c’est plutôt que ce que faisaient les salariés… on ne le fera plus !
Comme par exemple l’impression de pièces d’automobiles dans le véhicule de livraison. Le garagiste commande une pièce et le camion qui la livre la fabrique pendant son déplacement pour la livraison. Le camion est autonome, il n’y a pas de chauffeur et il n’y a plus d’usine pour fabriquer la pièce et plus de facteur pour l’envoyer. Que dire si le garagiste est suffisamment important pour avoir lui-même l’imprimante ? Et même que le remplacement des pièces sur les véhicules est automatisé ?
Donc les fonctions industrielles même que nous avons aujourd’hui vont simplement disparaître. Et ce à tous les niveaux. Les usines d’automobile, par exemple, aujourd’hui la construction d’une voiture est une longue chaîne d’opérations. Demain, ce sera au plus trois opérations, l’assemblage d’une carrosserie, avec une série de modules puis l’équipement, fin de la construction.
L’automatisation de la fabrication des pièces comme du montage, permet d’envisager des process industriels avec une vision tellement élargie que tous ce que nous savons de l’industrie doit être oublié parce qu’il est sans avenir, dans tous les échelons de la production, tous les secteurs, tous les métiers. Pour illustrer, nous pourrions avoir tous les journaux du monde réalisés dans un seul bureau, en toute transparence pour le lecteur, chacun avec ses tendances, ses courants politiques, ses spécificités propres. D’ici quelques années, un éditeur pourra avoir un ordinateur de traduction capable de traduire un livre en quelques minutes en 130 langues et éventuellement de diverses manières dans chaque langue pour plusieurs personnalités du traducteur.
Faut-il taxer une excavatrice parce qu’elle prend le boulot de 20 hommes avec des brouettes et des pelles ? Faut-il taxer les grille-pains parce qu’ils prennent le boulot des garçons de salle au petit déjeuner dans les hôtels ? Faut-il taxer les répondeurs téléphoniques qui prennent le boulot des téléphonistes ? Les pompes à essence self-service ? Les guichets automatiques ? Les passages à niveau ? Et pourquoi on ne taxerait pas aussi les véhicules électriques des gares qui transportent des bagages ? Un mec tout seul transporte les bagages de 500 personnes et ça prend le boulot des porteurs !!
Dès lors, la taxation des robots est ridicule puisque, à la limite, c’est sur leur fabrication plus que sur leur production que reposera l’économie du futur, cette notion même de « robot » étant également elle-même à revoir, puisqu’elle nous concerne aussi directement, vu que nous serons nous-mêmes interconnectés non seulement les uns aux autres, mais également avec les machines et ainsi à la source de la création de richesse qui sera plus cognitive que purement matérielle telle qu’elle l’est aujourd’hui.
Il ressort donc que les visions de la fin du travail telles que nous pouvons voir dans certains articles reposent sur une appréhension de l’avenir à l’aune de l’état actuel des choses, qui est sans conformité avec leur réalité dans le futur. Une erreur que l’humanité à connue à chaque changement fondamental de la société où ceux qui la composent réalisent progressivement, toujours très tardivement et dans la douleur, que le changement est inéluctable et se mettent à réfléchir comment y répondre, mais à partir des paramètres qu’ils connaissent et qui sont mécaniquement échus du fait même de cette évolution.
Pourtant, les solutions sont très simples et se feront pratiquement d’elles-mêmes et elles se résument à une simple problématique : la question n’est pas de savoir comment former les gens pour des emplois inexistants. C’est comment partager la richesse dans un monde où nous n’avons pas besoin que la plupart des gens travaillent.