Pour une vision constructive de l’avenir

Thierry Curty

Le réchauffement climatique pourrait menacer l’avenir de l’humanité, ce ne sera pas le cas. C’est le cas aujourd’hui avec la trajectoire politique, mais elle va changer. Et le réchauffement climatique est la plus formidable opportunité économique de l’Histoire de l’Humanité, à plus d’un titre. Non seulement il va imposer un effort industriel colossal, en dizaines de milliers de milliards, avec un potentiel de rentabilité gigantesque, mais en plus, universel. Pour la première fois de l’Histoire toute l’Humanité se retrouve confrontée à un problème face auquel elle est condamnée à s’unir, de même ordre de grandeur que ce que l’on peut voir dans les films de science-fiction avec une invasion extra-terrestre mondiale. La fin de l’énergie fossile signe l’émergence d’une nouvelle énergie humaine, et pas seulement pour pédaler sur son vélo cargo.

Pour la première fois de l’Histoire toutes les populations, sans exception, sont concernées par le même problème, la même menace définitive. Pas forcément les mêmes conséquences, mais systémiquement de la même origine avec la même réponse pour tous. Les premiers réflexes sociaux sont les velléités de renfermement sur soi, le retour du populisme avec le protectionnisme, l’isolationnisme avec un regain de frontières dans un ultime conditionnement reptilien de repli sur soi. Mais la négation du problème ne pourra que le rendre plus prégnant et passé cet épisode, une fois la raison restaurée, l’humanité intégrera l’idée de coopération, tout simplement pour continuer d’exister.

Les flux financiers sont en pleine réorientation et dans cette décennie, la plus importante de l’Histoire de l’Humanité, il va se passer des choses incommensurables qui nous promettent une croissance continue jusqu’en 2050 au moins, avec un chiffre d’affaires déjà connu de 700’000 milliards. La menace n’a jamais été aussi complexe ni d’une telle ampleur, mais la formidable croissance du 20ème siècle, responsable du problème, a fait que jamais les possibilités n’ont été si considérables. De fait, le 21ème siècle, loin d’un siècle de privations et d’austérité sera un siècle d’opulence pour tous. La transition écologique sera source d’une colossale création de richesse néguentropique. L’anthropie du 20ème siècle est la richesse du 21ème siècle. Ce qui est la source du problème aujourd’hui est la solution de demain.

L’Humanité va souffrir comme jamais elle n’a souffert dans toute son Histoire. Il y aura des famines, des canicules, des cataclysmes. La mondialisation se retrouve stoppée dans son élan, par la volonté des mieux lotis de ne pas permettre à ceux qui le sont moins d’accéder à leur niveau de vie pour assurer un avenir à l’humanité. Il était question de faire en sorte que tous bénéficient du progrès, que tout le monde accède au niveau de vie le plus élevé. Et aujourd’hui il s’avère que cela ne semble pas possible. Il y aura des tensions, parce que ce sont ceux qui ne sont responsables de rien qui souffriront le plus et le reprocheront aux responsables. Mais ce n’est que le système productif actuel qui contredit la mondialisation, c’est une question de technologie, d’industrie. Le temps de la conscience universelle des possibilités et dans quelques décennies les choses ce seront apaisées sous les efforts communs de l’évolution du paysage économique. Après ces changements imposés par les éléments, jamais l’Humanité n’aura été aussi soudée. Ce qui aujourd’hui contraint le processus de mondialisation sera là aussi, contre-intuitivement, la cause de son accomplissement. La peur de l’avenir en raison de l’inconscience des possibilités induit la jalousie du Nord sur le Sud. La conscience des possibilités accélérera l’élévation du Sud, sinon par humanisme, par intérêt, puisqu’ils sont les futurs marchés du Nord. Elever le Sud est l’avenir du Nord.

Cette conscience des possibilités, naissante aujourd’hui, fera naître une industrie puissante au sein d’une nouvelle dynamique socio-économique reposant sur un paradigme systémique entièrement renouvelé, plus respectueux de l’environnement, mais aussi de l’humain et source de prospérité confortable. D’ici la fin du siècle, la Terre sera dépolluée, le taux de CO2 sera plus faible qu’avant la révolution industrielle. L’Humanité sera débarrassée de la contrainte du travail. Le capitalisme relèvera de l’Histoire. L’énergie sera illimitée, propre et gratuite. Et sous ces nouveaux paramètres, le monde aura un fonctionnement très très différent de ce qu’il est aujourd’hui.

On n’en perçoit pas encore forcément les conséquences, mais le changement est là, il est en cours, profond, à tous les niveaux, sur tous les territoires. Il est massif, déterminé, même si tout le monde ne s’est pas encore entendu sur les voies à suivre. Chaque individu songe à son action et installe des panneaux solaires sur son toit qui alimente sa voiture électrique qui lui sert de source d’énergie. Chaque entreprise cherche à produire son énergie propre, à remplacer ses gobelets de machine à café, à disposer de véhicules électriques, à optimiser ses process. Dans la finance, désormais chaque investissement prend en compte l’incidence écologique, parce que de polluer coûte cher et compromet la rentabilité alors on va chercher la rentabilité dans l’investissement vert. Ainsi, ce sont des milliers de milliards qui quittent chaque année les secteurs polluants pour entrer dans les secteurs dépolluants, de plus en plus de milliers de milliards chaque année avec une population progressivement de plus en plus sensible à la cause et finalement de plus en plus coopérative pour s’assurer un avenir.

Thierry Curty

 

 

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Auteur/autrice : Thierry Curty

Designer sociétal, inventeur d’un concept intégral économique, écologique et sociétal, co-fondateur de Courant Constructif, auteur, Fervent contemplateur de l’Humanité. De convictions profondes et à l’esprit libre. Passionné d’Économie, de Sociologie, d’Écologie, dans une vision holistique, l’épistémologie est le moteur de ma réflexion, source de ma conviction. Je soutiens la transition sociétale, inéluctable à terme, préalable incontournable des grandes transitions, écologique, énergétique, agrobiologique, qui en sont ses corollaires, et tente de l’expliquer et la dédramatiser, de faire passer le message que loin d’être une fin elle est un nouveau commencement, une solution aux problèmes que nous rencontrons aujourd’hui. Inéluctable, mais aussi nécessaire et souhaitable, confortable pour tous.

2 réflexions sur « Pour une vision constructive de l’avenir »

  1. Toit de panneaux solaires, voiture électrique… si chacun s’y met combien faut-il extraire de tonnes de fer? aluminium? Terres rares? lithium ? etc Quid de l’épuisement des ressources?

    Ne faut-il pas plutôt projeter un monde de sobriété, ou les technologies polluantes sont réduites au nécessaire ? Et donc plutôt qu’un toit de panneaux solaires pour faire fonctionner électroménager et voiture non nécessaire et très polluant (extraction, production, transport, recyclage..), un unique panneau solaire pour avoir de la lumière et faire fonctionner de petits appareils pas trop polluants ?

    Est-il vraiment possible de vivre dans un monde ou 10 milliards d’humains ont accès au confort actuel occidental tout en préservant le vivant et l’humanité? Si oui n’hésitez pas à nous transmettre votre vision détaillée et chiffrée (impact de votre solution sur le vivant et le retour de la biodiversité notamment)

    1. Bonjour,

      C’est trop long à vous expliquer, mais outre le fait que non seulement nous sommes très loin de manquer de ressource, dans les faits nous en aurons de plus en plus. Et la voiture électrique en a plutôt moins besoin que la thermique. De même les panneaux solaires ne nécessitent pas tellement de matériaux. Comprenez-moi bien, ce n’est pas que ce n’est pas un sujet, c’est que ce n’est pas un problème. Si les collapsos y ont pensé, des millions de chercheurs aussi et donc c’est réglé. Le lithium ? Nous nous apprêtons à l’extraire des mers et des rivières, le potentiel est de l’ordre de plus de 200 milliards de tonnes… et ça alors qu’on va l’abandonner. Le cobalt ? Il est surtout utilisé pour le pétrole, la voiture électrique n’en consomme quasiment pas et il disparaît déjà des batteries. Le cuivre ? Il en faut très peu pour les voitures électriques qui utilisent des matériaux bien plus spécifiques. Il y a bien plus de cuivre dans le démarreur et l’alternateur d’une voiture thermique que dans le moteur d’une voiture électrique.

      En vérité, la transition énergétique se fera quasiment sans matériaux rares. Et s’il venait à en manquer un, on peut soit s’en passer purement et simplement, soit le remplacer par un autre, soit remplacer ce matériau par d’autres moins nobles, soit aller le chercher dans l’espace.

      Pour répondre à votre question du dernier paragraphe, La réponse est non, 10 milliards d’êtres humains ne pourront pas vivre dans l’avenir avec le niveau de vie occidental actuel. Non, ils auront un niveau de vie bien supérieur. La transition écologique, c’est l’opulence, l’abondance, pas la privation. Le 21ème siècle c’est de plus en plus d’énergie avec de moins en moins d’émissions. C’est de moins en moins d’agriculture avec de plus en plus de nourriture de meilleure qualité. C’est de l’habitat plus confortable, des villes plus vertes, des transports plus accessibles et confortables. On ira de plus en plus loin de plus en plus vite de plus en plus haut de plus en plus souvent.

      …Et plus on le fera et plus on luttera contre le réchauffement climatique. 😉

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