COLLAPSOLOGIE ET COURANT CONSTRUCTIF : faut-il arrêter de chercher des solutions ?

 

 

De nombreuses solutions continuent d’émerger et de se perfectionner chaque mois, mais sous prétexte qu’il s’agirait maintenant de se préparer à un effondrement désormais inéluctable et que toute autre pensée relèverait du déni, on est en train de se détourner progressivement de la recherche de solutions et l’on valorise de moins en moins ceux qui y consacrent leur vie au profit de discours collapsologiques, orientés adaptation, qui envahissent progressivement les médias. Une telle attitude a, je le redis, des conséquences proches de la prophétie auto-réalisatrice. En désinvestissant la recherche de solutions on se prive de solutions qui auraient pu émerger et changer potentiellement la donne de manière partielle voir radicale.

 

Songez que les solutions ne sont pas seulement les solutions qui existent déjà mais aussi celles qui sont en voie de perfectionnement, celles qui sont en cours d’invention et celles qui seraient inventées demain si l’on maintenait la dynamique de recherche. Ainsi, en abandonnant la résilience créatrice au profit d’une résilience purement adaptative, on accroît considérablement la fragilité de l’humanité et l’on se destine à une mort solidaire impuissante.

 

C’est comme si l’on abandonnait la partie avant d’avoir perdu, alors qu’on aurait pu la gagner. Je réaffirme donc mon point de vue quantique: que vous pensiez que l’effondrement est inéluctable ou que vous pensiez qu’il peut être évité, dans les deux cas, vous avez raison. Car rien n’est encore joué et l’élément déterminant réside dans le caractère auto-réalisateur de nos croyances.

 

Les croyances engendrent des émotions qui engendrent des actes qui engendrent des résultats qui tendent à valider la croyance de départ. Ainsi, en abandonnant en amont la croyance en notre capacité à surmonter cette crise, on annule en aval les résultats que les actes et pensées engendrés par cette croyance auraient pu produire. Il est donc important de considérer qu’en matière d’écologie comme d’énergie, il est des solutions que nous ne trouverons qu’à condition de croire fermement que nous pouvons les trouver. Car leur découverte ne pourrait tout simplement pas avoir lieu sans cette énergie, ces pensées, ces financements et ce temps alloués à la recherche sur la simple base de notre croyance en notre capacité à résoudre le problème. Or, c’est probablement dans cette fenêtre quantique, dans ce surcroît de possible qu’engendre la croyance, que résident les plus belles promesses pour notre futur.

 

Et qu’on ne me dise pas que tout à déjà été trouvé en matière d’énergie et d’écologie. La prospective révèle que de nouvelles découvertes et avancées sont faites chaque mois. Les progrès de la recherche n’ont jamais été aussi exponentiels. Et l’on sait qu’en matière de créativité, une seule découverte peut changer toute la donne.

 

On peut dire tout ce qu’on veut de l’humanité mais on ne peut lui nier sa créativité. C’est cette créativité qui tout au long de l’histoire lui a permis de résoudre les difficultés qu’elle a rencontré sur son chemin. Renoncer aujourd’hui à cette créativité au moment où nous sommes confrontés au pire danger de notre histoire, pour lui substituer une solidarité impuissante, c’est faire preuve d’irresponsabilité.

 

Avant d’être solidaire ou compétitive, la nature est créative. Compétitivité et solidarité ne sont que deux forces au service de cette créativité. Si on leur enlève leur fin, elles sont toutes deux inaptes à la survie car incapable d’adaptation.

 

N’abandonnez pas la créativité. N’abandonnez pas la recherche, l’invention et la valorisation des solutions. Plus nous valoriserons les solutions et plus il y en aura. Plus nous nous focaliserons sur les solutions et plus il y en aura.

 

Nous sommes à un carrefour quantique. Ce à quoi nous donnons notre temps, notre argent, notre énergie et nos pensées prend forme. Ce que nous croyons se matérialise. Croire en l’effondrement, c’est propulser son avènement. Ne serait-ce que de manière négative, par la privation de ressources (en temps, pensées, énergie, argent) que cela engendre. La réorientation des ressources vers l’adaptation fermerait définitivement la porte aux possibles. Maintenir cette porte ouverte en maintenant la recherche de solutions, c’est reconnaître la part d’inconnu qu’implique tout réalisme dès lors qu’il intègre le facteur créatif dans ses projections.

Benjamin Rodier

 

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